Pathogène/Epidémiologie
- Strongyloides stercoralis : helminthe nématode de 3 mm de long
- Prévalence de 5 à 10 % dans les régions tropicales (chaudes et humides)
- Observée en France chez les voyageurs ou les migrants
- Portage chronique asymptomatique possible pendant des décennies grâce à un cycle parasitaire d'auto-infestation interne, notamment en zone non endémique
- Pénétration transcutanée (en général au niveau des pieds par la marche pieds-nus ou avec des chaussures basses et ouvertes)
Clinique
Symptomatologie très variable liée en partie à la charge parasitaire :
- Le plus souvent asymptomatique (portage asymptomatique chronique pendant des décennies possible)
- Au stade de primo-invasion : prurit, urticaire, toux voire syndrome de Löffler
- Lors de cycle d'auto-infestation interne : larva currens (dermatite larvaire rampante fugace, en règle dans la zone périnéale et de l'hypogastre)
- Si symptomatique : en règle manifestations minimes et non spécifiques : dyspepsie, diarrhée. Si infestation massive (essentiellement chez l'enfant en zone d'endémie) : diarrhée abondante avec possible malabsorption et dénutrition
- Strongyloïdose (anguillulose) disséminée ("maligne") si immuno-dépression (le plus souvent chimiothérapie, corticothérapie, infection à HTLV-1 mais rare au cours du sida ) :
- Diarrhée massive, détresse respiratoire, méningite "parasitaire" compliquée d'une méningite à Gram-, bactériémies à Gram-,... pronostic en règle très réservé avec mortalité importante
Diagnostic
Eléments d'orientation:
- Notion de contage (parfois trés ancien)
- Hyperéosinophilie inconstante et variable
Diagnostic spécifique
- En dehors des rares formes disséminées, où la mise en évidence des larves peut avoir lieu dans tout produit pathologique, la mise en évidence des parasites s'effectue dans les selles
- EPS : larves mobiles : leur intermittence justifie des examens répétés. Recherche à préciser (technique de Baermann : extraction/concentration)
- PCR, plus sensible que l'EPS
- Sérologie (positivité inconstante)
Traitement
Traitement de référence :
- Ivermectine 200 µg/kg en une prise unique soit 4 cp à 3 mg chez l'adulte
L'utilité d'une seconde cure, renouvelée 7 à 14 jours plus tard, n'est pas démontrée - Stongyloïdose disséminée : traitement non codifié mais la gravité justifie des doses répétés (minimum 3 fois, voire quotidiennes) et sur une durée prolongée (au moins 2 semaines)
- Avant toute thérapie immuno-suppressive si séjour en zone tropicale même plusieurs décennies avant, prescrire systématiquement une cure d'ivermectine préventive pour éviter la forme disséminée.
- Chez les patients infectés par HTLV-1 rechutes inévitables justifiant des traitements répétés (périodicité fonction de la charge parasitaire et des symptomes)
Autres traitements :
- Albendazole (2 comprimés à 400 mg/j x 7 j) actif mais moins efficace
Prévention
Commune à toutes les infections liées à une transmission percutanée :
- Éviter la marche pieds nus